Le Smoys lance un pacte d’engagement pour accélérer la transition énergétique

Publié le 23/11/2022

5 min

Publié le 23/11/2022

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Le syndicat mixte d’énergie qui regroupe 66 communes de l’Essonne a fêté la semaine dernière ses 100 ans. Rénovation énergétique, développement des énergies renouvelables et d’une mobilité décarbonée sont au cœur des enjeux à venir sur la prochaine décennie dans un contexte où le prix de l’énergie n’a jamais autant pesé sur la trésorerie des collectivités.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Tendre vers la neutralité carbone dès 2026, c’est l’ambition affichée par le Syndicat mixte Orge-Yvette-Seine (Smoys) basé à Sainte-Geneviève-des-Bois, l’un des plus vieux syndicats d’énergie de France qui souhaite proposer à ses adhérents un ensemble de mesures destinées à répondre à l’urgence conjoncturelle notamment des achats groupés d’électricité et de gaz mais aussi de donner à court et moyen terme des ambitions pour la rénovation des bâtiments et le développement des renouvelables. L’objectif est clair : s’inscrire dans une logique de sobriété en minimisant le recours aux énergies fossiles dont les prix grèvent aujourd’hui fortement la trésorerie des collectivités.

Mutualiser pour amortir

Faire face à l’urgence de l’hiver, cela reste la principale préoccupation des élus du syndicat avec des factures énergétiques qui ont explosé. « À Sainte-Geneviève-des-Bois, la facture est passée de 600 000 euros à 3,5 millions d’euros » souligne Brahim Ouarem, le président de Smoys, également élu dans cette commune de 36 000 habitants. Si les annonces gouvernementales se sont multipliées ces dernières semaines (amortisseur électricité, fonds vert, filet de sécurité…), l’élu l’avoue volontiers, il est perdu comme ses collègues dans ce dédale d’aides et de mesures qu’il trouve « flou », « incompréhensible » et qui n’hésite pas à parler de « manque d’anticipation et de pédagogie ». « Ces dispositifs ne sont pas à la hauteur de nos besoins, le compte n’y est pas ! » évoquant des collectivités qui vont avoir des factures énergétiques plus importantes que leur budget de fonctionnement. Pour l’année 2023, le syndicat  a créé un groupement d’achat d’énergie avec 20 communes (9 pour le gaz et 11 pour l’électricité). « Nous avons eu la chance d’avoir deux offres, d’autres n’en ont pas du tout. » L’objectif de cette mutualisation devrait permettre une réduction entre 15 et 20 % des coûts.

Un pacte pour fédérer les collectivités

« Le pacte, c’est un levier supplémentaire pour nous permettre de trouver des solutions collectives communes » précise Brahim Ouarem. Ce pacte vise en particulier à accélérer la rénovation énergétique du parc des logements et des bâtiments publics. Pour y parvenir le Smoys, qui a bénéficié d’un financement dans le cadre du programme Actee 2 Merisier porté par la Fédération nationale des collectivité concédantes et régies (FNCRR), a recruté un ingénieur, expert en économie de flux pour construire en interne une expertise sur le sujet permettant de proposer des outils aux communes (audits thermiques, étude de faisabilité). Le Smoys travaille également sur une ingénierie financière et accompagne ses adhérents sur les certificats d’économie d’énergie. Le syndicat ambitionne d’améliorer de 20 % la performance énergétique de ses bâtiments publics. Deuxième pilier du pacte : la mise en place d’un plan territorial de sobriété énergétique (PTSE) avec des objectifs de baisse de la consommation énergétique. Le syndicat vise une réduction de ses consommations de l’ordre de 20 % des volumes d’ici 2026. Un tiers des communes se sont déjà engagées en signant le pacte.

Accélérer sur la production des renouvelables

Sur ce territoire mixte qui combine des zones urbaines, péri-urbaines et rurales, le syndicat vise le développement de plusieurs projets d’énergies renouvelables avec des études d’opportunités qui sont en cours : solaire, éolien, hydraulique, biogaz… Pour le biométhane, des études de faisabilité sont en cours, notamment pour méthaniser les boues d’épuration. L’Essonne est le département qui possède le moins de méthaniseurs en injection en Île-de-France. Ils sont trois. « Dans le sud de l’Essonne, il pourrait y avoir plusieurs opportunités intéressantes » indique l’élu. Le Smoys souhaite également développer un projet de production d’hydrogène vert. « Nous réfléchissons à des applications pour le logement et pour le carburant » précise Brahim Ouarem. Le syndicat travaillera avec Brigitte Vu, chercheuse et enseignante à l’UTBM, spécialiste française de l’hydrogène appliqué au bâtiment, sur les applications chauffage de l’hydrogène. Un premier projet devrait voir le jour en 2026. Le Smoys travaille également sur la question de la mobilité décarbonée. Particulièrement avancé sur les questions d’électromobilité avec un maillage de 100 bornes actuellement et une ambition de 300 bornes de recharge sur l’ensemble du territoire dont les zones blanches d’ici 2025, le syndicat espère pouvoir diversifier rapidement son offre de carburants alternatifs (bioGNV, hydrogène…) en fonction des besoins des acteurs du territoire et du développement des capacités locales de production d’EnR. 

Crédit : Shutterstock.