Leasing électrique et lutte contre les passoires : le gouvernement veut une « remobilisation »

Publié le 01/04/2025
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Relance du leasing électrique, opérations de lutte contre les passoires thermiques ou plan engrais : le gouvernement a annoncé lundi 31 mars une série de mesures pour encourager la baisse des émissions de CO₂.
Par la rédaction, avec AFP
Le président Emmanuel Macron a réuni le 31 mars un conseil de planification écologique afin de marquer une « remobilisation » après un essoufflement du rythme de baisse des émissions françaises l’an dernier (- 1,8 %), notamment à cause des transports et du logement. Sous-jacent à toutes les annonces sectorielle, l’Élysée a souhaité réaffirmer la place de la transition énergétique, « un enjeu majeur de souveraineté et d’autonomie stratégique » pour la France en Europe avec un objectif réduire « d’un tiers notre consommation d’énergies fossiles afin d’améliorer de 20 à 40 milliards d’euros notre balance commerciale ». Ainsi, parmi les quatre priorités définies à l’issue de ce conseil de planification écologique, la réduction des dépendances aux énergies fossiles mais aussi plus globalement nos dépendances alimentaires apparaissent comme majeur pour l’exécutif.
Le retour du leasing social
« Le dispositif de leasing électrique va être relancé à partir de septembre 2025, permettant aux ménages modestes d’accéder aux bénéfices de véhicules électriques« , a indiqué la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, lors d’une conférence de presse. « Il y aura bien un leasing social en 2025 comme il y en avait eu en 2024, qui commencera à compter de septembre. On est en train de faire les derniers réglages« , a complété son entourage. Le dispositif sera financé par les certificats économies d’énergie. À noter : le gouvernement compte également sur les nouveaux dispositifs prévus dans la cadre de loi de finance 2025 pour favoriser l’électrification du parc de véhicules et décarboner les flottes de véhicules d’entreprises. En effet, la législation impose désormais des quotas d’électrification progressive pour les flottes de plus de 100 véhicules, soit 20 % en 2025 et 40 % en 2027.
Opération rénovation
Concernant la lutte contre les passoires thermiques, la ministre a indiqué qu’une opération serait lancée dans une dizaine d’agglomérations pilotes volontaires, dans les quartiers et rues où le problème est le plus grave. Du porte-à-porte y sera mené pour informer les habitants sur les mesures de soutien et d’accompagnement pour la rénovation thermique, avec l’établissement d’un « guichet unique » pour simplifier les démarches. Le gouvernement a également mis en avant « l’engagement des bailleurs sociaux à réaliser 120 000 rénovations énergétiques en 2025, dans le cadre de la feuille de route logement social signée avec le ministère du logement ».
Et d’autres plans d’action
Au-delà de ces deux secteurs, la ministre a évoqué un « soutien au plan d’action européen sur l’automobile, l’acier, la chimie et la volonté de la France d’accélérer et de les rendre plus mordant« . Le secteur agricole fera spécifiquement l’objet d’un « plan de souveraineté engrais » avec par ailleurs « le soutien au développement de légumineuses, plan protéines végétales et la production d’acides aminés pour renforcer l’autonomie protéique des élevages et réduire notre dépendance aux acides aminés et au soja importés« . Autres pistes : « un plan d’action sur le recyclage du plastique qui favorise également l’écoconception et le réemploi » et « l’accélération de la production en Europe et en France des minerais et des matériaux critiques nécessaires à la transition écologique et la poursuite de leurs cartographie« .
Le gouvernement n’a pas fourni de précisions sur tous ces points, renvoyant à des annonces ultérieures. Enfin, la ministre a évoqué une mission « sur la question de la fracture écologique« , qui sera « confiée au cours des prochains jours à une personnalité reconnue dans le domaine économique« .