Le ministre délégué à l’industrie et à l’énergie Roland Lescure revient pour Gaz d’aujourd’hui sur les priorités en matière d’énergie en France et en Europe, de transition et le rôle des entreprises dans la décarbonation perçue comme une opportunité économique.

Propos recueillis par Laura Icart

En avril, vous avez finalement renoncé à présenter une loi programmatique sur l’énergie réclamée par les filières et les parlementaires. Quelles en sont les raisons ?

Ce n’est pas un renoncement. Le gouvernement a fait le constat largement exprimé au cours des premières phases de consultation de l’absence de consensus sur les objectifs énergétiques et climatiques présents dans la première version du PJL souveraineté énergétique, et noté que de grandes questions restaient ouvertes. Le Premier ministre a donc annoncé le 15 mars une nouvelle phase de concertation, prévue par le code de l’environnement, sous l’égide d’un garant de la commission nationale du débat public, qui permettra de rendre compte de la façon dont le gouvernement intègre les retours des concertations précédentes. Les résultats de cette concertation seront rendus à l’automne et nous prendrons par la suite les décrets d’application de la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie.

« Nous vivons une nouvelle révolution : celle de la décarbonation, c’est une véritable transformation de notre modèle productif qui doit s’opérer. »

En janvier dernier, l’énergie est repassée dans le giron de Bercy. Un choix stratégique selon vous ?

Nous vivons une nouvelle révolution : celle de la décarbonation, c’est une véritable transformation de notre modèle productif qui doit s’opérer. C’est très enthousiasmant parce que cela mobilise des centaines de milliers de personnes, des milliards de capitaux, et nous lançons des chantiers historiques pour faire de la France le leader en Europe des industries vertes.…