Les agriculteurs méthaniseurs invitent les Français dans leurs fermes

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Publié le 20/09/2024

4 min

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La France compte environ 1 700 unités de méthanisation valorisant du biogaz dont plus de 700 l’injectent directement dans les réseaux gaziers. Si la filière du biogaz s’est beaucoup développée en France depuis deux décennies, elle reste encore méconnue du grand public. Dans notre pays, la filière méthanisation est principalement portée par le monde agricole. Des agriculteurs qui invitent les Français à venir les rencontrer dans leurs fermes lors des Journées nationales du biogaz qui auront lieu du 21 au 24 septembre partout sur le territoire.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Découvrir le métier d’agriculteur méthaniseur et comment fonctionne une méthanisation à la ferme, c’est ce que vous propose ce week-end plus d’une trentaine d’exploitations en France. Des journées d’échanges et de pédagogie organisées pour la quatrième année consécutive par l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF) qui regroupe près de 600 agriculteurs méthaniseurs de France en cogénération et en injection. « Ces journées portes ouvertes illustrent notre volonté de faire de la pédagogie auprès du grand public en les accueillant sur nos sites et de montrer l’importance qu’un tel outil [une unité de méthanisation, NDLR] apporte à la résilience de nos exploitations agricoles » confie à Gaz d’aujourd’hui Vanessa Baudrier Paillat, référente AAMF pour les Journées nationales du biogaz, agricultrice dans le Niortais et exploitante d’une unité de méthanisation en cogénération Déméter Énergies qui valorise chaque année près de 25 000 tonnes de matières organiques et alimente en circuit court un village de 3 000 habitants.

Les contributions du biogaz

La méthanisation à la ferme est majoritaire dans notre pays. Elle représente l’essentiel des projets de méthanisation et plus de 88 % des projets en injection. Pour les agriculteurs qui se lancent dans des projets de méthanisation, elle constitue bien souvent un outil au service de la transition agroécologique et une stabilité pour leurs exploitations alors que l’agriculture française, et particulièrement l’élevage, sont confrontés à de multiples défis économiques, climatiques et épizootiques qui fragilisent la ferme France. L’AAMF, qui fédère près de 400 agriculteurs producteurs de biogaz, souhaite davantage communiquer auprès du grand public sur « les contributions économiques, énergétiques, sociétales et environnementales de la production de biogaz », une énergie renouvelable produite localement qui reste encore abstraite aux yeux du grand public mais qui leur permet déjà de chauffer leurs bâtiments, de sécher leurs fourrages, d’alimenter en électricité ou en gaz renouvelable des milliers de foyers français, ou encore de distribuer un carburant alternatif, le bioGNV.

Une trentaine de portes ouvertes à la ferme

Si selon le 12ᵉ baromètre « Les Français et les énergies renouvelables » réalisé par Qualit’EnR et Opinion Way, 98 % des Français soutiennent le développement des filières d’énergies renouvelables, la compréhension et l’acceptabilité des projets sur les territoires n’est pas toujours au rendez-vous. Instaurer « une communication positive » autour de la méthanisation agricole, qui peut faire parfois l’objet de vives oppositions sur le terrain, et apporter « une meilleure compréhension des services qu’elle rend aux exploitations et plus globalement aux territoires », c’est tout l’enjeu de ces portes ouvertes, souligne Vanessa Baudrier Paillat. Elle-même ouvre plusieurs fois par an les portes de son site Déméter Énergies à Prin-Deyrançon exploité par un collectif d’éleveurs qui a accueilli depuis son inauguration en 2019 plus de 5 000 personnes. « De notre côté [sur son site, NDLR], plus les éditions [des JPB] passent et moins nous avons de visiteurs » souligne Vanessa Baudrier Paillat, signe pour elle « que leur site est désormais accepté et bien intégré dans le paysage niortais et par ses habitants […]. Les gens sont souvent surpris et même impressionnés aussi de voir tout ce que le méthaniseur apporte à l’exploitation. » Elle évoque notamment le digestat. Une satisfaction pour cette éleveuse qui a parfois du mal à comprendre le peu de valorisation et les freins qui sont faits à cette filière qui apporte « de nombreux services économiques, agronomiques, environnementaux » aux agriculteurs et « plus généralement » aux territoires.

Les questions les plus courantes concernent souvent « les intrants utilisés dans le méthaniseur ou la part de cultures dédiées, précise Vanessa Baudrier Paillat, or non seulement nous sommes en mesure de répondre de manière transparente, mais nous montrons aussi tous les avantages auxquels le grand public n’a pas toujours conscience : le changement de pratiques agricoles via le développement des intercultures ou du digestat par exemple » ajoute-t-elle, en insistant sur « l’importance de venir voir par soi-même ».