Les émissions de gaz à effet de serre en nette baisse de 5,3 % au premier trimestre

Alors que la réduction observée au premier trimestre entre 2023 et 2022 était portée par le secteur de l’industrie (-2,5 Mt CO2e, soit -11,5%) c’est au niveau du secteur de l’énergie que la baisse est la plus importante pour ce début d’année 2024. ©Shutterstock

Publié le 26/06/2024

4 min

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Les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 5,3 % en France au premier trimestre, signe d’une « dynamique » de réduction, a déclaré mercredi le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. Une baisse des émissions principalement portée par la production énergétique note le Citepa.

Par la rédaction, avec AFP

 

« Tous les secteurs baissent » , ce qui « montre qu’il y a une dynamique qui est enclenchée » a jugé sur France Bleu Christophe Béchu, après la baisse de 5,8 % qui avait été enregistrée sur l’ensemble de l’année 2023, soit un doublement par rapport à l’année 2022 (- 2,7 %), rappelait fin mai le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa). Sur les mois de janvier, février et mars 2024, la France a émis au total 101 millions de tonnes d’équivalent CO₂ (Mt CO₂e), a précisé le ministère dans un communiqué. La dynamique de sortie des énergies fossiles « se poursuit, souligne le Citepa, alors qu’elles représentaient la seconde source de production au premier trimestre 2022, soit 11 % de la production totale, elle est passée quatrième en 2024 en ne représentant plus que 6 % du mix énergétique pour ce début d’année ». Si les politiques sectorielles se structurent avec des « avancées importantes mais inégales selon les secteurs, souligne dans son rapport annuel le Haut Conseil pour le climat, beaucoup reste à faire », en particulier dans le secteur des transports et de l’agriculture.

Une baisse généralisée et multi sectorielle

Ces chiffres provisoires ne sont que des émissions brutes, ne prenant pas en compte l’absorption de CO₂ par les forêts et les sols, principaux puits de carbone dont la qualité se détériore en raison des effets déjà visibles du réchauffement de la planète et des activités humaines. Par ailleurs, les émissions comptabilisées incluent les activités sur le territoire mais pas celles liées aux importations. Ce qui est « positif, c’est que tous les secteurs baissent : l’énergie grâce à l’augmentation de la production de l’hydroélectricité et grâce au nucléaire, mais également les transports qui était le domaine dans lequel on avait le plus de mal« , s’est félicité M. Béchu.

L’énergie en nette baisse, les transports toujours à la traîne

Dans le détail par secteurs, c’est l’énergie comme sur l’ensemble de l’année 2023 qui participe le plus à la décarbonation, « avec un recul des émissions de 16,8 %, soit – 2 Mt CO₂e, en raison de l’accélération de la production d’électricité décarbonée », selon le ministère. Selon les données provisoires de RTE, la production totale d’électricité pour ce premier trimestre est en hausse 15,32 TWh par rapport au premier trimestre de 2023. « Cette évolution n’a cependant pas eu d’impact sur le niveau d’émissions associé au secteur » indique le Citepa qui souligne que la baisse est essentiellement due à un recours réduit à la production d’électricité via les centrales thermiques à base de combustibles fossiles (- 4,27 TWh, soit – 31 % par rapport au début d’année 2023) en faveur  du nucléaire (+ 11,36 TWh, soit + 13 %) ainsi que de l’hydraulique (+ 7,06 TWh, soit + 48 %). Les bâtiments (- 7,1 %) et l’industrie (- 5,6 %) s’inscrivent également en recul, portés d’une part par la baisse des émissions du chauffage (- 7,8 %) en raison « d’un trimestre au global plus doux que l’an passé et de la poursuite des comportements de sobriété » et d’autre part par les efforts de secteurs comme l’agroalimentaire (- 9,3 %) ou la construction (- 7,6 %). Les transports, premier secteur émetteur, restent sur une baisse moindre (- 3 %) mais conforme à celle déjà observée l’an dernier, « avec à la fois une diminution pour le transport routier (- 3,1 %) portée par la baisse observée des émissions associées aux véhicules diesel et le transport aérien français (- 2,8 %) ».

« C’est la preuve qu’une partie des mesures qu’on a prises fonctionne », a déclaré le ministre à quelques jours du premier tour des élections législatives. « Mais c’est aussi le fruit des efforts des Français parce que (…) l’écologie est entrée dans les têtes. On ne peut pas laisser penser que les mesures qu’on prend ce serait pour emmerder les Français. Parce que ce qui les emmerde (…), ce sont les inondations, la sécheresse, les conséquences du dérèglement climatique. On ne pourra pas faire un moratoire sur le dérèglement climatique », a martelé M. Béchu, en référence à certaines propositions des partis adverses à la majorité présidentielle.