À Paris s’est tenue le 7 octobre la grand-messe des énergies renouvelables organisée par le syndicat des énergies renouvelables (SER). À quelques mois des élections présidentielles, l’occasion pour son président, Jean-Louis Bal, de rappeler que le développement des énergies renouvelables est un pilier majeur pour construire « un projet de société durable », alors que 87 % des Français souhaitent que le prochain président de la République encourage le développement des EnR, selon une enquête réalisée par l’Ifop.

Par Laura Icart

« Développer les énergies renouvelables est une nécessité, il faut accélérer ! » a déclaré la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili en ouverture du 22^e Congrès du SER, ajoutant qu’« elles sont une chance pour l’industrie française ». Des propos repris et accentués par le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, qui a exhorté les États du monde « à investir massivement dans les EnR et les technologies propres », lui qui s’est vu remettre quelques jours après avoir été nommé par le Times parmi les personnalités les plus influentes de l’année le prix du SER 2021 pour tout le travail effectué par l’agence qu’il dirige pour placer les énergies renouvelables au cœur du mix énergétique de demain.

70 % des Français jugent la lutte contre le réchauffement climatique prioritaire

L’enquête de l’Ifop « les Français et les énergies renouvelables » réalisée pour le compte du SER s’appuie sur un échantillonnage de plus de 3 000 personnes, dont 400 issues des régions Occitanie, Bretagne, Hauts-de-France, Grand Est et Nouvelle-Aquitaine. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la lutte contre le réchauffement climatique préoccupe un grand nombre de nos concitoyens, puisqu’ils sont plus de 70 % à estimer que c’est un enjeu prioritaire de la prochaine élection présidentielle, alors que 6 français sur 10 estiment que la transition énergétique ne va pas assez vite. Un diagnostic partagé dans toutes les catégories d’âge et sociales de la population. En effet, plus de 87 % d’entre eux estiment que les énergies renouvelables sont une solution utile pour lutter contre le changement climatique. Le podium étant occupé par « faire plus d’économies d’énergies » à 93 %, « renforcer l’isolation thermique des bâtiments (92 %) et « taxer plus fortement les industries polluantes » (87 %).

9 Français sur 10 considèrent qu’il faut amplifier le développement des EnR

84% des Français considèrent que les EnR développent l’économie et l’emploi dans les territoires et renforcent l’indépendance énergétique de la France. À cet égard, ils ont une forte attente pour un portage politique fort puisque 87 % d’entre eux souhaitent que le prochain président de la République encourage le développement des EnR.

Les Français ont une bonne image des EnR

Si des projets de production d’EnR peuvent être source de grande tension dans les territoires, l’enquête Ifop révèle que toutes les sources d’EnR bénéficient d’une image positive. En tête : l’hydroélectricité (90 %), la géothermie (86 %) et les gaz renouvelables (85 %) ; le charbon (19 %) et le fioul (20 %) ferment la marche de ce classement. Pour plus de 4 français sur 10 le gaz d’origine fossile bénéficie d’une bonne image. Autre question posée par l’Ifop : « Êtes-vous favorable ou défavorable au développement de tel type d’EnR dans votre région ? » Là encore, le photovoltaïque (87 %), l’hydroélectricité (86 %) et la géothermie (86 %) caracolent en tête, quand le chauffage collectif au bois est bon dernier mais réunit tout de même la majorité, avec 58 % de favorables. Sujet de crispation pour certains, l’éolien en mer et l’éolien terrestre réunissent entre 60 et 65 % d’avis favorables. Quand à la méthanisation, qui elle aussi fait l’objet de critiques, 8 français sur 10 s’y déclarent favorables.

Pour le président du SER qui vient de publier un livre blanc, les résultats de cette enquête montre que les Français ont conscience de l’importance des énergies renouvelables dans le mix énergétique et de  » la dynamique souveraine, économique et environnementale «  qu’elles insufflent. Il espère que les candidats aux élections présidentielles seront dans cette même dynamique, « alors que la France accuse un retard important dans le développement des EnR ».

Crédit : SER.