Les stockages gaziers français sont désormais remplis à leur niveau maximal ont annoncé Storengy et Teréga ce 5 octobre. Une satisfaction pour le gouvernement comme pour les énergéticiens qui ont toutefois tenu à rappeler qu’« une utilisation raisonnée » et des « efforts de sobriété » seront « indispensables » tout au long de l’hiver. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a de son côté souligné « les efforts de l’ensemble des acteurs du système gazier qui ont permis l’atteinte de ce niveau élevé de stock » dans un contexte de prix inédit.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

En prévision de l’hiver, les réserves françaises de gaz sont pleines, ont annoncé de concert la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et les principaux gestionnaires de stockage français, Storengy et Teréga. « La campagne de remplissage des stockages pour l’hiver 2022-2023 se termine avec des stockages remplis à plus de 99 % », a indiqué la CRE dans un communiqué. « 130 TWh de réserves de gaz ont été constitués » Un volume représentant environ « deux tiers de la consommation hivernale des PME et des particuliers » précise la CRE. Un volume qui représente aussi un tiers de la consommation de gaz française.  

Une gestion « raisonnée » des stockages durant l’hiver

L’objectif du gouvernement est donc atteint en ce début du mois d’octobre, un mois avant la date fixée au 1^er novembre, dans un contexte marqué par des prix de gros du gaz très hauts et des exportations russes de gaz par gazoduc vers la France qui se sont tarient depuis le 1^er septembre. Si les gaziers s’avèrent confiants mais restent prudents sur l’approvisionnement en gaz dans notre pays cet hiver, les gestionnaires de réseaux de stockage partagent l’avis de la CRE qui note « des situations de tension néanmoins possibles en fonction des conditions du passage de l’hiver » et qui invite les entreprises, administrations, collectivités et particuliers à « un effort collectif massif visant à réduire nos consommations d’énergie ». Teréga et Storengy prônent une utilisation raisonnée des stockages et des efforts de sobriété qui permettront dès aujourd’hui de passer l’hiver en toute sérénité dans un contexte où « le prix du gaz très élevé pèse sur notre balance commerciale et sur le budget de l’État » rappelle la CRE, alors que cette maximisation des stockages a également eu un impact financier sur les acteurs gaziers.

Une réforme qui a porté ses fruits

Les stockages gaziers sont des outils de flexibilité et de résilience particulièrement importants pour assurer la sécurité énergétique d’un pays. Cette année, leur rôle est particulièrement visible dans un contexte de crise des prix et de risque de pénurie. Depuis l’entrée en vigueur, en 2018, de la réforme qui a permis la régulation des stockages en France, la quasi-totalité des capacités commercialisées de stockage ont été allouées dans notre pays. Cette réforme voulue par la CRE pour assurer la sécurité d’approvisionnement en gaz de la France permet aujourd’hui une certaine sérénité.« Nous récoltons aujourd’hui les bénéfices de la réforme des stockages […] qui permet à la fois aux fournisseurs de bénéficier des outils de flexibilité nécessaires pour alimenter leurs clients tout au long de l’hiver, et aux opérateurs de stockage de garantir la performance des sites » souligne Pierre Chambon, directeur France de Storengy qui opère les trois quarts des capacités de stockage en France. « Ce taux de remplissage des stockages confirme la fiabilité du système et des infrastructures gazières françaises », a souligné de son côté  le PDG de Teréga, Dominique Mockly, qui opère des sites de stockage principalement dans le sud-ouest et qui représente un quart de notre capacité nationale. L’année dernière, au 1^er novembre, le taux de remplissage des stockages français s’établissait à 94,5 %, « un taux bien supérieur à la moyenne européenne de 75 % » indiquait la CRE. Cette année, le contexte conjoncturel a encore accéléré le rythme de remplissage. La France a atteint 99 % de remplissage, quand l’UE vient de dépasser le cap des 90 % selon les dernières données disponibles sur Gas infrastructures Europe (GIE).

Des scénarios prudents

Storengy et Teréga ont évoqué les deux scénarios les plus probables à l’approche de l’hiver : un scénario de référence avec un hiver moyen sans pointe de froid marquée, montre « un système globalement équilibré », sans déficit de gaz, même si la marge de manœuvre s’avère « faible » les jours de consommations les plus élevées. Un déficit de l’ordre de 16 TWh, soit 5 % de la consommation hivernale, en cas d’hiver très froid, est également envisagé. Un niveau « résorbable » pour les gaziers, avec la volonté gouvernementale de sobriété, même si toutes les sources d’approvisionnement devront alors être mobilisées.

Crédit : Storengy