L’Europe en voie de sevrage énergétique made in Russia

Publié le 24/02/2025
11 min
La décision de Moscou d’envahir l’Ukraine le 24 février 2022 a bouleversé la scène diplomatique et énergétique européenne. Trois après, l’Union européenne a gagné en autonomie énergétique et accéléré sa transition vers les énergies renouvelables, même si elle continue d’importer du gaz et du pétrole en provenance de Russie. L’UE s’est également unie, malgré les divergences, pour construire le chemin de sa résilience énergétique mais aussi économique alors que l'énergie que n’a jamais été aussi chère, fragilisant la compétitivité industrielle européenne et contribuant à augmenter le taux de pauvreté énergétique sur l'ensemble du continent.
Par Laura Icart
L’histoire a toujours montré que l’énergie et la géopolitique étaient étroitement liées. Dans ce jeu de dépendances et d’interdépendances, l’énergie constitue un poids politique et économique de premier plan. En déclarant la guerre en Ukraine, il y a trois ans, Vladimir Poutine n’a pas seulement isolé la Russie du reste de l’Europe, affolé tous les compteurs de l’énergie, fait du gaz une arme de guerre, il a aussi uni l’Europe de l’énergie qui n’avait jamais autant parlé d’une seule voix que ces dernières années, même si la disparité des mix énergétiques nationaux, des dépendances et des intérêts parfois divergents compliquent la position de l’Union. Si, aujourd’hui, l’Europe a entamé une diversification de ses sources d’approvisionnement en gaz et le verdissement de son mix, notamment électrique avec « 47 % de l’électricité produite dans l’UE en 2024 qui est d’origine renouvelable » selon Ember, les prix du gaz en Europe, comme de l’électricité d’ailleurs, restent structurellement plus élevés qu'en Chine et aux États-Unis, ce qui pose des problèmes aux industries à forte consommation de gaz et d'énergie et a un impact sur la compétitivité industrielle. Le Green Deal et le plan RePowerUE ont « profondément...
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