La Commission européenne a annoncé, le 20 octobre, l’attribution d’une subvention de 23 millions d’euros pour l’achat de bus roulant à l’électricité et au biogaz et pour la conversion de 25 dépôts de bus  dans le cadre de l’ambitieux plan de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) et d’Île-de-France Mobilités pour convertir l’intégralité de sa flotte à l’électrique et au biogaz d’ici 2025.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

Baptisé « Bus 2025 », l’ambitieux programme de la RATP et d’Île-de-France Mobilités, qui a pour objectif de convertir tous les centres bus ainsi qu’une grande partie du parc de bus exploité par la RATP pour Île-de-France Mobilités à l’électrique et au biogaz d’ici cinq ans, constitue un véritable challenge technologique pour la régie des transports et l’autorité organisatrice des transports francilienne. Ce programme doit permettre à la RATP de diminuer, dès 2025, de 50 % son bilan carbone par rapport à son niveau de 2015.

23 millions d’euros de subvention

Cette subvention accordée dans le cadre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe (CEF), le fonds de l’Union européenne dédiés aux investissements dans les infrastructures paneuropéennes dans les projets de transport, d’énergie et numériques est une « fierté » pour Catherine Guillouard, présidente-directrice générale de la RATP, qui se réjouit de ce premier soutien de la Commission européenne qu’elle espère « dans la durée » pour un programme « dont l’ampleur et la valeur ajoutée n’ont pas d’équivalent en Europe« . « Cette subvention est complétée par un prêt de la Caisse des dépôts, partenaire de mise en œuvre (« implementing partner ») de la Commission européenne pour le CEF » indique le communiqué de la RATP et d’IDF Mobilités. Pour Valérie Pécresse, présidente d’Île-de-France Mobilités et présidente de la région Île-de-France, « ce soutien financier de l’Union européenne est primordial » dans une région qui affiche de hautes ambitions en matière de mobilité durable. « Île-de-France Mobilités s’est donné pour objectif de convertir les 10 500 bus et cars roulant sur son réseau aux énergies propres avec deux échéances, 2025 pour les zones urbaines les plus polluées et 2029 pour l’ensemble du territoire francilien » précise-t-elle.

4 700 véhicules, dont 30 % de bus propres

La RATP exploite 350 lignes de bus du réseau d’Île-de-France Mobilités. Son parc de bus, qui compte actuellement 4 700 véhicules, dont 30 % de bus propres (1 060 bus hybrides, 200 bus bioGNV et 150 bus électriques) a transporté l’année dernière près d’1 milliard de passagers. Dans le cadre du programme »Bus 2025″, la RATP va réceptionner 3 700 bus neufs électriques ou biogaz et adapter ses 25 sites industriels répartis à Paris et en petite couronne. Treize d’entre eux sont en cours d’adaptation et de modernisation (travaux ou études) afin d’être équipés à 100 % de bus électriques : Lagny, Corentin, Pleyel, Lilas, Belliard, Lebrun, Croix-Nivert, Malakoff, Point-du-Jour, Asnières, Charlebourg, Vitry, Neuilly Bords de Marne ; douze centres s’apprêtent à accueillir des bus biogaz :  Bussy, Nanterre, Thiais, Aubervilliers, Pavillons, Flandre, Ivry, Saint-Denis, Saint-Maur et Fontenay-aux-Roses. A noter que les centres bus de Créteil et Massy sont déjà convertis au GNV. Fin 2025, le parc de bus exploité par la RATP pour Île-de-France Mobilités sera donc composé d’environ 2 200 autobus bioGNV, 1 500 véhicules électriques et un millier de bus hybrides. À partir de 2021, « 600 nouveaux véhicules électriques et bioGNV seront intégrés chaque année » indique la RATP.

Le 19 octobre, la RATP a lancé pour les deux prochains mois l’expérimentation d’un bus à hydrogène. Le bus (12 mètres) prévu pour circuler sur la ligne 185 « sera soumis à une batterie de tests techniques drastiques avant sa mise en circulation » indique la RATP. L’hydrogène sera fourni par la station d’Air liquide située sur la commune des Loges-en-Josas.