La pure player française Lhyfe a annoncé le 10 novembre avoir signé avec la société Hympulsion, en charge du déploiement des infrastructures hydrogène du projet « Zero Emission Valley » (ZEV) en Auvergne-Rhône-Alpes, son plus gros contrat de fourniture d’hydrogène : jusqu’à 1,6 tonne d’hydrogène vert et renouvelable par jour depuis son futur site de production situé à Le Cheylas (Isère), dont la mise en service est prévue au deuxième semestre 2025.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

C’est un contrat « inédit » selon Lhyfe, le plus important en volume (600 tonnes par an) mais aussi en durée (10 ans), signé par l’entreprise nantaise qui, en mer comme sur terre, multiplie les annonces et les projets.

Déployer massivement les écosystèmes de mobilité hydrogène 

Ce contrat de fourniture signé entre Lhyfe et Hympulsion est une « brique importante » selon les acteurs dans le déploiement du projet ZEV, porté la société Hympulsion dont les principaux actionnaires sont la région Auvergne-Rhône-Alpes, Engie, Michelin, le Crédit agricole et la Banque des territoires, qui a pour objectif de déployer simultanément un écosystème de production, de stockage, de distribution d’hydrogène et de véhicules à hydrogène. Ce projet prévoit entre autres, d’ici à 2024, le déploiement de plus de 400 véhicules légers (utilitaires et tourisme) à hydrogène, de plus de 115 bus, camions et autocars et d’une vingtaine de stations de recharge d’hydrogène sur le territoire régional. À ce stade, Hympulsion a implanté quatre stations de recharge, à Chambéry, Moûtiers, Saint-Priest et Gravanches. D’autres sont attendues d’ici « mi-2024 » indique Hympulsion. Lhyfe, qui construit actuellement six sites de production en Europe, devrait mettre en service deux autres sites de production d’hydrogène renouvelable en France d’ici la fin de l’année, un en Occitanie et un en Bretagne. L’entreprise exploite déjà un site de production, le site de Bouin en Vendée qui produit actuellement 300 kg d’hydrogène renouvelable et dont « la capacité de production va être augmentée en 2024, pour produire jusqu’à 1 tonne par jour (2,5 MW) », ainsi qu’un site pilote de production d’hydrogène renouvelable en mer, Sealhyfe, qui a commencé à produire ses premières molécules offshore en juillet dernier. Pour rappel, Lhyfe a pour ambition de produire jusqu’à 22 tonnes d’hydrogène vert par jour fin 2024 et jusqu’à 80  tonnes par jour à horizon 2026. L’entreprise nantaise qui emploie plus de 190 personnes affiche une forte croissance puisqu’elle devrait avoir une capacité maximale de production fin 2023 de 4 tonnes, contre 300 kg fin 2022.

6 000 tonnes d’hydrogène sur 10 ans

À partir de 2025 et pour une période de 10 ans, Lhyfe fournira donc jusqu’à 1,6 tonne d’hydrogène renouvelable par jour à Hympulsion via la construction d’un nouvelle usine de production qui aura une capacité de production de 2 tonnes par jour (5 MW), soit le double de la production du site de Bouin prévue en 2024. Une démarche de décarbonation des mobilités lourdes et mais aussi « de réindustrialisation » indique Lhyfe qui va reconvertir un ancien site de stockage des déchets de l’aciériste Ascométal situé entre Grenoble et Chambéry. Ce site permettra d’alimenter les sept stations hydrogène qui seront exploitées par Hympulsion à cette échéance pour un volume de 600 tonnes annuelles, soit 1,6 tonne par jour, mais aussi de pourvoir aux besoins industriels locaux. Ce partenariat confirme selon Matthieu Guesné, fondateur et président directeur-général de Lhyfe, « la capacité de Lhyfe à s’engager sur le long terme » et permettra selon les deux partenaires de « favoriser le développement de la mobilité propre et l’amélioration de la qualité de l’air dans les vallées alpines ».