Marchés du gaz : six points à retenir pour 2023

Les importations totales de gaz par gazoduc de l'UE en 2023 étaient de 169 milliards de m3, soit une baisse de 22 % par rapport à 2022 (216 milliards de m3) et de 37 % par rapport à 2021. ©Shutterstock

Publié le 13/06/2024

7 min

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En France et dans l’Union européenne, la consommation de gaz a baissé en 2023 respectivement de 12 et 7 % selon les nouveaux chiffres publiés par la Commission le 7 juin. Une demande en baisse tout comme la production intérieure de gaz (- 20 %) et les importations totales de gaz de l’UE (- 13 %).

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

En 2023, la consommation totale de gaz de l’Union s’est élevée à 330 milliards de m3, soit une baisse de 7 % par rapport à 2022 (356 milliards de m3) et de 20 % par rapport à 2021 (413 milliards de m3).

Une baisse significative dans tous les États membres

En 2023, la consommation de gaz a diminué dans 21 États membres par rapport à 2022, tandis que dans cinq États membres il y a eu un rebond après des baisses fortes et soudaines. En 2023, la consommation de gaz a augmenté dans cinq États membres (Finlande + 24 %, Suède + 8 %, Malte + 4 %, Pologne + 4 % et Croatie + 1 %) et elle a diminué dans 21 États membres. Le Portugal a enregistré la plus forte baisse de la consommation annuelle (- 20 %), suivi de l’Autriche (- 15 %), de la République tchèque (- 13 %), de la France (- 12 %) et de la Hongrie (- 11 %). Par rapport à 2021, presque tous les États membres ont connu des baisses significatives de la consommation de gaz, allant de 37 à 7 %, quatre États membres enregistrant une baisse supérieure à 30 % (Suède,  Finlande, Lettonie, Estonie) et 12 États membres une baisse supérieure à 20 %. En France, la baisse est de 20 %.

Une production intérieure en baisse de 20 %

La production de gaz de l’UE était de 38 milliards de m3 en 2023, soit une baisse de 20 % par rapport à 2022 (47 milliards de m3) et de 26 % par rapport à 2021 (51 milliards de m3). La production nationale de gaz a couvert 11 % de la consommation nationale de gaz en 2023, soit une baisse de 2 %. Les Pays-Bas sont restés le premier producteur, avec près d’un tiers (31 %, 12 milliards de m3) du gaz domestique de l’UE. La Roumanie a conservé sa deuxième position (9,3 milliards de m3, 25 %), tandis que l’Allemagne est passée à la troisième place (4 milliards de m3, 11 %) devant la Pologne. Au cours des 10 dernières années, la production intérieure de gaz de l’UE a connu une série ininterrompue de baisses. Pour rappel, en 2014, « l’UE avait produit des volumes presque quatre fois supérieurs (115 milliards de m3) à ceux qu’elle a produits en 2023 » rappelle la Commission dans son rapport.

Des stockages pleins

En 2023, le taux moyen de remplissage des stockages de gaz était de 79 % (874 TWh), soit 30 % de plus qu’en 2022 et 49 % de plus par rapport au niveau de 2021. « Le taux de remplissage de l’UE était de 98 % en moyenne mensuelle en octobre ; il était de 99 % en novembre et de 89 % en décembre 2023 » relève le rapport.

Des importations annuelles en baisse de 13 %

Les importations totales de gaz de l’UE se sont élevées à 290 milliards de m3, soit une baisse de 13 % par rapport à 2022 et de 14 % par rapport à 2021. La Norvège a fourni 30 %, les États-Unis 19 %, la Russie 15 %, l’Afrique du Nord 14 %, le Royaume-Uni 6 %, le Qatar 5 %, l’Azerbaïdjan 4 %, le Nigeria 3 %, Trinité-et-Tobago 1 % ; d’autres fournisseurs de GNL représentent 3 % des importations totales de gaz de l’UE en 2023. « Les importations de la Russie ont reculé à la troisième place avec une part de marché de 15 % (25 milliards de m3) en 2023, soit une forte baisse par rapport aux 28 % (61 milliards de m3) de 2022 et une baisse encore plus importante par rapport aux 51 % (137 milliards de m3) de 2021 » précise le rapport.

Importations totales de gaz (gazoduc + GNL) de l’UE en 2023

Source : Quarterly report On European gas markets, juin 2024 – CE.

La part du GNL en 2023 était de 42 %, tandis que le gaz par gazoduc en provenance de Norvège constituait 29 % des importations totales de l’UE, le gaz par gazoduc en provenance de Russie 9 %, d’Afrique du Nord (Algérie) 11 %, d’Azerbaïdjan 4 % et du Royaume-Uni 6 %. Les importations totales de gaz par gazoduc de l’UE en 2023 étaient de 169 milliards de m3, soit une baisse de 22 % par rapport à 2022 (216 milliards de m3) et de 37 % par rapport à 2021. Le plus grand importateur de GNL était la France (22 %, 27 milliards de m3) en 2023. L’Espagne (18 %, 23 milliards de m3) et les Pays-Bas (17 %, 21 milliards de m3) occupent les deuxième et troisième places. Du côté de l’offre, le plus grand exportateur de GNL vers l’UE était les États-Unis avec une part de 46 % (56 milliards de m3), suivis par la Russie (15 %, 18 milliards de m3) et le Qatar (13 %, 16 milliards de m3) aux deuxième et troisième places, respectivement.

La production totale d’électricité à partir de gaz en baisse de 16 %

Sur une base annuelle, la production totale d’électricité à partir de gaz s’est élevée à 436,5 TWh, soit une baisse de 16 % par rapport à 2022. La part de la production d’électricité à partir de gaz en 2023 était de 17 % de la production totale nette d’électricité de l’UE (2574 TWh), soit 3% de moins qu’en 2022, où cette part était de 20 %. Dans sept États membres, le volume de production d’électricité à partir de gaz a diminué, tandis qu’il a augmenté dans 18 États membres. Les plus fortes hausses ont été enregistrées en Pologne (+ 45 %), en Lettonie (+ 16 %), en Suède (+ 14 %), tandis que les plus fortes baisses ont été observées au Portugal (- 39 %), en Finlande (- 38 %), en Autriche (- 32 %). Avec une baisse de 29 %, la France enregistre une forte baisse.

Les États-Unis restent le plus grand exportateur mondial de GNL

Le total des échanges mondiaux de GNL s’est élevé à 562 milliards de m3, soit une augmentation de 1 % par rapport à 2022  et de 3,4 % par rapport à 2021 (544 milliards de m3). En 2023, les États-Unis sont le plus grand exportateur mondial de GNL avec une part de 22 %, suivis par l’Australie avec 20 % et le Qatar avec 19 %. Les trois plus grands fournisseurs suivants étaient la Russie (8 %), la Malaisie (6 %) et le Nigeria (3 %). Du côté de la demande, le premier importateur mondial de GNL était l’Union européenne avec une part de 26 %, suivie de la Chine (17 %) en deuxième position et du Japon (16 %) en troisième position.

41 euros le MWh en moyenne pour les prix de gros

Le prix de gros annuel moyen du gaz était de 41 euros le MWh, soit une baisse de 67 % par rapport à 2022 (123 euros le MWh) et une baisse de 13 % par rapport à 2021 (47 euros le MWh). La France est le pays de l’UE où les prix de gros ont été en moyenne les plus bas en 2023 (37,60 euros le MWh). C’est en République tchèque qu’ils sont les plus élevés (43,10 euros le MWh). Le prix de détail moyen annuel du gaz était de 116 euros le MWh, soit une baisse de 17 % par rapport à 2022 (139 euros le MWh) et une augmentation de 55 % par rapport au prix de 2021 (75 euros le MWh).

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