Jean Luc-Fugit est député du Rhône, président du Conseil supérieur de l’énergie, vice-président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques et membre de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. Pour Gaz d’aujourd’hui, il revient sur les ambitions de la France en matière de transition énergétique et sur le rôle des politiques publiques pour sortir des énergies fossiles.

Propos recueillis par Laura Icart

Être le premier grand pays industriel à sortir des énergies fossiles, c’est une ambition réaliste selon vous ?

Notre objectif majeur est faire de la France le premier grand pays à sortir des énergies fossiles. Et c’est avant tout le bon sens et le pragmatisme qui doivent guider l’action publique au plus proche des réalités de terrain. L’ambition portée par le gouvernement, c’est celle initiée par le discours du président de la République à Belfort en février qui est à la fois le point d’arrivée  de l’action entreprise dans le précédent quinquennat [loi entreprises, NDLR] et le point de départ. Pour s’émanciper des énergies fossiles, notre plan repose sur quatre piliers. La sobriété énergétique est un fil rouge et une des conditions sine quoi none pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Dans les années à venir il faudra consommer moins d’énergie [la France prévoit une baisse de sa consommation énergétique de 40 % d’ici 2050, NDLR] et faire évoluer nos modes de vie en ayant conscience de cette nécessité. Pour y parvenir, nous pourrons aussi compter sur davantage d’efficacité énergétique avec notamment une politique de rénovation énergétique renforcée [le gouvernement vise 200 000 rénovations performante en 2024, NDLR], un budget inédit accordé à Ma prime rénov’ [+ 40 % sur ce dispositif, NDLR] l’année prochaine et une électrification du parc de véhicules légers et utilitaires. Bien sûr, pour s’affranchir des fossiles, il nous faudra davantage d’électricité décarbonée en s’appuyant sur la relance du nucléaire et sur la massification des énergies renouvelables mais aussi en développant de nouveaux vecteurs énergétiques, comme l’hydrogène renouvelable et bas carbone. Nous pourrons également compter  sur le potentiel des gaz renouvelables pour verdir nos usages et apporter la flexibilité dont notre système énergétique a besoin. Nous sommes en train de construire sur notre sol des écosystèmes énergétiques et industriels compétitifs avec à la clé de la réindustrialisation, de l’emploi et des technologies tournées vers le futur. 

Nous sommes en train de construire sur notre sol des écosystèmes énergétiques et industriels compétitifs avec à la clé de la réindustrialisation, de l’emploi et des technologies tournées vers le futur.

La France est l’un des premiers pays au monde à se doter d’une planification.…