« Notre système énergétique et nos filières industrielles sont à un tournant crucial »

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Publié le 22/07/2024

4 min

Publié le 22/07/2024

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Dans une lettre ouverte aux députés de la XVIIᵉ législature, plusieurs fédérations énergétiques – le syndicat solaire Enerplan, la Fedene, France Renouvelables, France gaz, le Syndicat des énergies renouvelables, la Société française d’énergie nucléaire et l’Union française de l’électricité – rappellent à quel point le « stop and go » est « préjudiciable » pour les filières industrielles et l’avancée de la transition énergétique en France.

Par Laura Icart

 

« Élus de la Nation, vous aurez durant cette nouvelle mandature à engager la France dans une transition énergétique équitable et attractive »  interpellent d’emblée les principales fédérations énergétiques françaises qui réclament « priorité », « visibilité » et « stabilité » afin de donner aux acteurs industriels les moyens « pour enclencher et optimiser les investissements » permettant de garantir la sécurité énergétique, d’assurer une transition juste et de développer des emplois alors que la XVIIᵉ législature s’est ouverte comme la XVIᵉ s’était refermée sous tensions.

Porter une vision pour le pays

Attendus depuis plusieurs mois, les textes programmatiques clés pour le secteur énergétique, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la stratégie nationale bas carbone (SNBC) ou encore le plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) ne sont toujours pas publiés, au grand regret des acteurs du secteur énergétique, qui avaient déjà exprimé leur vif regret qu’une loi de programmation énergétique ne puisse pas, comme cela était prévu, être discutée au Parlement. « Les échéances se rapprochent » explique à Gaz d’aujourd’hui Rudy Cluzel, directeur des affaires publiques et de la communication de l’UFE. « Les stop and go, nous les avons déjà connus et payé trop cher par le passé, il faut avancer. » Le « stop and go », c’est le «plus grand frein au développement des filières énergétiques » nous confiait début juin Jean-Marc Leroy au moment de remettre son mandat de président de France gaz à Frédéric Martin. Les fédérations demandent une publication rapide de la PPE et de la SNBC « basés sur le consensus des différentes concertations menées depuis plusieurs mois ». Autre levier particulièrement important : la stratégie pluriannuelle de financement de la transition écologique qui a été annoncée pour 2025 et qui sera «décisive» pour donner aux opérateur de l’État « les moyens d’accompagner la mise en œuvre des solutions de décarbonation », donnant par là-même plus de visibilité aux collectivités.

« Les stop and go sont préjudiciables à nos industries du temps long. »

Protéger le pouvoir d’achat des Français

Préoccupation majeure des Français, la question du pouvoir d’achat est de plus en plus importante dans le débat public. Les principales fédérations énergétiques appellent à « réaliser la décarbonation des usages énergétiques afin de protéger les consommateurs de la volatilité des prix des énergies » en continuant à avancer sur la réforme du cadre de marché européen,  en renforçant les dispositifs d’aide à destination des ménages modestes et très modestes comme le chèque énergie ou Ma prime rénov’, et des collectivités notamment pour rénover leurs bâtiments publics. « Il faut mieux cibler les aides et s’assurer qu’elles aillent aux plus modestes » précise Rudy Cluzel. Autre sujet dans l’air du temps, poussé par les acteurs et qui devrait faire l’objet d’un travail législatif dans les prochains mois : le partage de la valeur.

Renforcer la compétitivité

Pour assurer la compétitivité des entreprises françaises et européennes, « nos industries ont besoin d’un cadre favorable […] ainsi que d’un engagement fort de la part des pouvoirs publics » rappellent les auteurs de la lettre. Un engagement, au niveau européen, déjà pris par la présidente réélue de la Commission européenne Ursula Von der Leyen qui annoncé un « Industrial Decarbonisation Accelerator Act » permettant de soutenir davantage les industries clés et stratégiques avec notamment une priorisation des financements sur les énergies renouvelables et bas carbone.