PFUE : la France veut accélérer sur les projets d’investissements européens

Le 1er janvier 2022, la France prendra la présidence tournante de l'Union européenne. Elle succèdera à la Slovénie.

Publié le 10/12/2021

3 min

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La France veut finaliser des projets d’investissements européens lors de sa présidence du Conseil de l’Union européenne (PFUE) du premier semestre 2022, a déclaré le ministre de l’Économie et des finances le 10 décembre, afin de « rivaliser technologiquement avec les meilleurs standards mondiaux« . Hier, le président de la République a rappelé que la priorité de la future présidence française de l’UE, en termes de transition écologique, serait la création d’un prix carbone aux frontières de l’UE sur les produits importés, « une question d’efficacité économique et écologique » selon Emmanuel Macron qui souhaite également mettre en cohérence les politiques climatiques et commerciales et lutter contre la déforestation importée. 

Par la rédaction avec AFP

 

Si la question de la sobriété n’était pas forcément à l’ordre du jour de la présidence française de l’UE, l’innovation et l’accélération pour investir dans des technologies innovantes dans un esprit de « reconquête industrielle » serait elles au cœur de la stratégie française. Ce matin, le ministre de l’Économie et des finances a annoncé au cours d’une conférence de presse à Bercy que Paris allait investir au total 8 milliards d’euros dans les projets importants d’intérêt européen commun, appelés PIIEC, au travers de cinq grands secteurs : les batteries électriques, les semi-conducteurs, l’hydrogène, la santé et le cloud. Ces investissements ont notamment pour objectif « d’avoir de nouvelles chaînes de valeur en Europe et faire jeu égal avec la Chine et les États-Unis sur toutes les technologies critiques« , a affirmé le ministre.

Souveraineté technologique, numérique et énergétique

Soumis à une très forte tension internationale depuis des mois, le marché des semi-conducteurs verra la France porter son investissement à 1,7 milliard d’euros, a détaillé le ministre. Pour rappel, L’Europe ne produit que 10 % des semi-conducteurs dont elle a besoin, alors qu’elle en produisait quatre fois plus au début des années 90. Dix projets y figurent, le principal étant le développement des capacités de la société STMicroelectronics à Crolles, avec l’objectif de faire passer la production de 6 800 à 8 200 semi-conducteurs par semaine. « Les semi-conducteurs sont devenus l’élément critique de toute relocalisation industrielle et de toute reconquête industrielle », a affirmé Bruno Le Maire, tablant sur une validation de ce PIIEC avant la fin de l’année et sur une mise en œuvre sous la présidence française du Conseil de l’Union européenne. Sur les batteries électriques, l’investissement français de 1,5 milliard d’euros « vise à ce que l’Europe soit moins dépendante des batteries venues de Chine« , a affirmé le ministre, précisant que cela devrait notamment aboutir à la création d’une usine de 2 000 salariés à Douvrin. Concernant l’hydrogène sur lequel la France compte investir 3 milliards d’euros dans le cadre des PIIEC, Paris veut porter 15 projets sur la mobilité, la fabrication d’hydrogène et la décarbonation des chaînes industrielles, voulant « maîtriser tous les éléments de la chaîne de valeur« , d’après le ministre. Quinze projets seront poussés, qui impliqueront notamment les entreprises Arkema, Symbio avec les piles à combustible, l’usine Renault de Flins, Faurecia et Plastic Omnium mais aussi Genvia à laquelle le président de la République a récemment rendu visite.

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