Après des mois d’attente, le gouvernement a finalement mis à la consultation publique le 4 novembre son projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de stratégie nationale bas carbone (SNBC), textes phares pour définir la trajectoire énergétique et climatique de la France. Principale nouveauté : la baisse de 50 % des émissions brutes de gaz à effet de serre de la France en 2030 par rapport à 1990 contre 40 % dans la précédente SNBC.

Par Laura Icart

Le gouvernement a lancé officiellement la concertation sur la programmation pluriannuelle de l’énergie et sur la stratégie nationale bas carbone, quasi 18 mois après le début des premiers travaux. Des choix engageants pour notre pays puisqu’ils structureront notre paysage énergétique sur plusieurs années. Le mot d’ordre est désormais connu et répété telle une litanie : sortir la France des énergies fossiles. Et pour y parvenir, là aussi le chemin est connu. Il s’appuie sur le désormais célèbre discours de Belfort et les quatre piliers devenus l’alpha et l’oméga des politiques publiques de planification : la sobriété, l’efficacité énergétique, l’accélération des énergies renouvelables et la relance du nucléaire. Un an après la publication de la stratégie française pour l’énergie et le climat, cette nouvelle consultation, quelques jours après celle lancée autour du plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3), va durer six semaines.

Rendre les trajectoires concrètes

Si les défis à relever sont nombreux, le gouvernement estime que sortir la France des énergies fossiles répond à un triple enjeu : un enjeu de souveraineté d’abord, où les crises pandémiques et géopolitiques mondiales sont venues nous rappeler notre vulnérabilité. La guerre en Ukraine a provoqué un « véritable séisme énergétique en Europe » mettant les Européens face à leur grande dépendance aux combustibles fossiles russes mais de manière plus générale à beaucoup de matières…