Sealhyfe lance sa production d’hydrogène offshore

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Publié le 03/07/2023

4 min

Publié le 03/07/2023

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La production d’hydrogène vert en mer est devenue le 27 juin une réalité physique. Au large du Croisic (Loire-Atlantique), l’entreprise Lhyfe a produit sur sa plateforme Sealhyfe ses premiers kilos d’hydrogène vert. La société nantaise vient également d’annoncer un changement d’échelle dans la production d’hydrogène offshore puisque le projet européen Hope (« Hydrogen Offshore Production for Europe ») qu’elle coordonne vient de remporter une subvention de 20 millions d’euros  allouée par Commission européenne qui serviront à construire une unité de production en mer du Nord, au large d’Ostende, en Belgique.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui 

 

Le projet Sealhyfe ouvre de nouvelles perspectives et pas n’importe lesquelles : celles de maximiser les rendements énergétiques des éoliennes en mer. « Pour décarboner la mobilité, l’industrie, tout est possible, tout est faisable si on passe à l’échelle » déclarait en septembre lors de l’inauguration de la plateforme le patron de Lhyfe, Matthieu Guesné. Huit mois plus tard, les premières molécules d’hydrogène ont été produites après une série d’essais destinés à « dérisquer » le process. Le 27 juin, le consortium du projet Hope, coordonné par Lhyfe, a signé un accord de subvention de 20 millions d’euros avec la Commission européenne, obtenue dans le cadre de l’appel à propositions du Clean Hydrogen Partnership, ouvrant la voie à une production de grande ampleur en mer du Nord.

Une première production en haute mer

Le projet Sealhyfe, c’est un assemblage de plusieurs technologies et d’un savoir-faire industriel innovant qui réunit sur une barge flottante houlomotrice de GEPS Techno, l’unité de désalinisation de Lhyfe combinée à l’électrolyseur de Plug Power, raccordée au hub du site d’essais en mer SEM-REV de Centrale Nantes opéré par la fondation OPEN-C, sur lequel est déjà raccordée une éolienne flottante (Floatgen, développée et opérée par BW Ideol). Après « des centaines de tests » menés à quai, qui ont déjà permis selon l’entreprise de faire évoluer les référentiels pour la production sur terre comme en mer et d’optimiser les systèmes, des outils spécifiques ont également été développés pour permettre un pilotage à distance et une autonomie « complète » du site en mer. Installé à 20 kilomètres au large du Croisic, le site est opérationnel depuis le 19 mai. Dimensionné pour produire jusqu’à 400 kg par jour ,soit une puissance de 1 MW, Sealhyfe va continuer son expérimentation afin de récolter un maximum de données pour fiabiliser une production en haute mer mais aussi étudier les aléas autour : comme l’impact du mouvement de la plateforme sur les équipements tout en faisant face aux multiples impacts environnementaux d’une production en pleine mer, le tout dans un milieu complètement isolé où tout doit être pilotable à distance.

Passer à l’échelle industrielle

Autre projet d’ampleur pour Lhyfe, qui ambitionne de développer une capacité de production d’hydrogène offshore de 3 GW à horizon 2030-2035, le projet Hope, qui doit ouvrir la voie au déploiement d’une production offshore et à grande échelle d’hydrogène renouvelable en mer du Nord en montrant la « viabilité technique et financière de ce projet offshore et du transport par pipeline pour desservir des clients onshore ». Objectif : construire et exploiter d’ici 2026 la première unité de production de 10 MW en mer du Nord, au large de la Belgique. L’unité sera dimensionnée pour produire jusqu’à 4 tonnes par jour d’hydrogène vert en mer qui sera exporté à terre par un pipeline composite, compressé et distribué à partir de 2026 pour alimenter les besoins en mobilité et les petites industries en Belgique, au nord de la France et au sud des Pays-Bas, « dans un rayon de 300 km » précise les partenaires du consortium. Le site de production sera alimenté « par une électricité fournie dans le cadre de contrats Power Purchase Agreement » tandis que l’eau « utilisée pour l’électrolyse sera pompée dans la mer du Nord, désalinisée et purifiée ». Cette subvention d’un montant de 20 millions d’euros va permettre sur une période de cinq ans de développer le démonstrateur mais aussi de montrer la fiabilité technique et la viabilité commerciale du modèle.