Storengy réactive son stockage souterrain de Trois-Fontaines-l’Abbaye

Le site Storengy de Trois-Fontaines-L'Abbaye dispose d'un réservoir de 8 TWh soit l’équivalent de  20 ans de consommation de gaz naturel sur la communauté d’agglomération de Saint-Dizier, Der & Blaize, représentant près de 62 000 habitants.

Publié le 03/02/2023

4 min

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En fin de semaine dernière, Storengy, filiale du groupe Engie spécialiste du stockage souterrain, a annoncé la redémarrage de l’ancien site de stockage de Trois-Fontaines-l’Abbaye qui s’étend sur la Marne, la Haute-Marne et la Meuse. Un site qui dispose encore de près de 8 TWh de gaz, soit « l’équivalent de 20 ans de consommation de gaz naturel sur la communauté d’agglomération de Saint-Dizier, Der et Blaise ».

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Annoncé en octobre dernier, le principal  stockeur d’Europe a redémarré l’exploitation du site de stockage de Trois-Fontaines-l’Abbaye, construit au milieu des années 80 et dont les activités de soutirage ont cessé en 2006.

8 TWh disponibles sur une quinzaine d’années

Storengy avait annoncé en novembre, lors de sa conférence de presse annuelle, qu’elle se préparait à augmenter ses capacités de stockage avec le redémarrage du site des Trois-Fontaines-l’Abbaye, « localisé à plus de 1 700 mètres de profondeur », avec un réservoir souterrain qui « s’étend sur 17 km de long et 4 km de large traversant trois départements ». Un réservoir qui va permettre de soutirer sur une quinzaine d’années 8 TWh, soit l’équivalent de 20 ans de consommation de gaz naturel sur la communauté d’agglomération de Saint-Dizier, Der et Blaise, représentant près de 62 000 habitants. Ce gaz soutiré localement, outre sa contribution à la sécurité d’approvisionnement de la France, va permettre selon Storengy « une réduction de 30 % des émissions de CO2 par rapport à du gaz transporté par bateau » et la création d’une quinzaine d’emplois direct et indirects. « L’objectif est d’être au service de la souveraineté énergétique en minimisant les impacts environnementaux » souligne Pierre Leprince, directeur des sites de la plaque est de Storengy France.

Des stockages à un niveau historiquement haut

Pendant des mois, la France et l’Europe ont craint une pénurie de gaz cet hiver et ont scruté le remplissage des stockages. Au milieu de l’hiver, le pari semble gagné pour les gaziers français qui, aidés par une météo clémente et une politique de sobriété qui commence à porter ses fruits, voient même leurs stocks à un niveau historiquement haut à la mi-janvier. Un niveau « inédit » selon Thierry Trouvé, le directeur général du principal gestionnaire du réseau de transport de gaz GRTgaz, avec encore près de 80 % du volume disponible, soit 106 TWh (au 15 janvier), alors que « la moyenne sur les six dernières années est davantage autour de 55 % » relève GRTgaz. « Une baisse significative de ces niveaux est toutefois attendue dans les prochaines semaines pour respecter les contraintes techniques de respiration des stockages français » annonçait GRTgaz. Au 2 février, les stockages français sont remplis à hauteur de 62 % soit 82 TWh, soit un peu en dessous de la moyenne européenne proche des 69 %.

Des études sont également en cours pour la mise en service de nouvelles capacités de stockage dans des cavités salines déjà existantes sur le site d’Étrez. « Ces nouvelles capacités [qui ont besoin de l’aval du régulateur pour la mise en service, NDLR] représentent 6 TWh, soit 6 % de ses capacités totales de stockage, dont 3 TWh pourraient être disponibles dès l’hiver prochain » soulignait le directeur général de Storengy, Pierre Chambon, il y a quelques semaines, dans Gaz d’aujourd’hui. Parallèlement, la filiale d’Engie se prépare à la transition de son outil industriel pour adapter à court et moyen terme ses stockages et les cavités salines pour accueillir de l’hydrogène et les nappes aquifères pour le méthane renouvelable afin d’être prête à accueillir « 100 % de gaz renouvelable à horizon 2050 ».

Crédit : Storengy.