Turpe 7 : un nouveau tarif « au plus tard en janvier 2025 »

Publié le 17/10/2024

4 min

Publié le 17/10/2024

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La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a lancé jeudi la consultation sur le futur tarif d’utilisation des réseaux d’électricité qui devrait se traduire par une hausse de cette partie de la facture d’électricité dès 2025 pour financer les investissements liés à la transition énergétique. La CRE envisage également de moderniser le régime d’heures pleines-heures creuses pour inciter à décaler les habitudes de consommation vers les périodes « où l’énergie est abondante et moins coûteuse ».

Par la rédaction, avec AFP

 

Concrètement, cette hausse de la contribution au financement des réseaux de RTE et Enedis ne devrait toutefois pas se traduire par une augmentation de la facture pour les abonnés au tarif réglementé (76 % des ménages abonnés à l’électricité), le gouvernement ayant prévu de garantir une baisse de 9 % en février 2025 qui intégrerait cette hausse du Turpe, saison 7. 

Turpe, saison 7

Le montant de ce futur « péage réseau » dit Turpe 7 (ou tarif d’utilisation des réseaux d’électricité), pour la période 2025-2028, sera fixé par la CRE au plus tard en janvier 2025, a annoncé l’autorité indépendante. Ouverte jusqu’au 22 novembre, la consultation lancée par la CRE est ouverte à tous, du grand public aux entreprises. Elle concerne le « tarif réseau » : il ne s’agit pas d’une taxe mais de l’équivalent d’un péage pour utiliser les réseaux de transport d’électricité – RTE et de distribution d’électricité – Enedis. Payé par les fournisseurs, il est répercuté sur tous les consommateurs, ménages et entreprises, via leur facture d’électricité. Il constitue l’une des trois briques de la facture, à côté du coût du courant et des taxes.

Une augmentation de l’ordre de 10 %?

Ainsi, pour un client résidentiel, le Turpe représente actuellement « environ 0,06 euro le kWh, soit environ 20 à 30 % d’une facture d’électricité TTC moyenne, en fonction du prix de l’électricité« , souligne la CRE. Avec la hausse en 2025, il représenterait de 0,068 à 0,069 euro le kWh sur la facture. La CRE avance qu’il devrait « être nécessaire d’augmenter le Turpe de l’ordre de 10 % en 2025, suivi de trois années de hausse à l’inflation, pour donner les moyens aux gestionnaires de réseaux d’assurer leurs missions dans de bonnes conditions ». La CRE souligne que cette augmentation est notamment due à une croissance forte des dépenses prévisionnelles d’investissement : 2,1 milliards d’euros par an en 2023 à 6,4 milliards en 2028 pour RTE, et de 4,9 milliards par an en 2023 à 7 milliards en 2028 pour Enedis.

La période tarifaire (2025-2028) « sera marquée par des politiques volontaristes d’électrification des usages, notamment dans la mobilité et l’industrie, et par la croissance de la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, avec pour conséquence la poursuite du développement significatif du nombre de raccordements« , indique la CRE. « Il sera également nécessaire, dans le même temps, d’améliorer la résilience des réseaux pour faire face au changement climatique et de pallier leur vieillissement« , ajoute-t-elle.

Installer les heures creuses l’après-midi en été

La Commission de régulation de l’énergie veut inciter à décaler les habitudes de consommation d’électricité à compter de l’été prochain vers les périodes où elle est abondante et moins coûteuse en modifiant le régime d’heures pleines-heures creuses, a-t-elle annoncé ce jeudi. Ces modifications éventuelles seront décidées à l’issue de la consultation que le régulateur de l’énergie a lancé sur le futur tarif d’utilisation des réseaux d’électricité, dit Turpe 7, pour la période 2025-2028. « Pour tenir compte de l’évolution du mix de production électrique et de l’abondance de production photovoltaïque estivale, les parties prenantes sont consultées sur la généralisation progressive d’heures creuses l’après-midi en été à partir d’août 2025« , indique la CRE. Elle précise que 85 % des clients ayant choisi une option heures pleines-heures creuses bénéficieraient désormais d’heures creuses l’après-midi en été. Cela représenterait plus de deux heures par jour pour la majorité d’entre eux. L’objectif est d’inciter à utiliser ces heures en été, par exemple pour la recharge des batteries des voitures électriques. Même si elle ne le dit pas explicitement, cela doit aussi permettre de réduire le nombre d’heures de production électrique à prix négatif, lorsque celle issue des énergies renouvelables, notamment solaire, est abondante alors que la demande est faible. Les pics de demande électrique se situent en effet le matin et en fin de journée. Fin juin, la France avait connu 235 heures de production électrique à prix négatif, soit 5 % des heures de production, surpassant déjà le record de 2023 (147 heures, selon RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension.