Total et Engie ont signé le 13 janvier un accord de coopération pour développer et exploiter « le plus grand site français de production d’hydrogène à partir d’électricité renouvelable ». Implanté sur le site de la bioraffinerie de La Mède dans les Bouches-du-Rhône, ce projet de production et de stockage d’hydrogène doit permettre une mise à l’échelle « de plusieurs solutions innovantes et reproductibles ». Les deux énergéticiens espèrent une première production en 2024.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

Les annonces se succèdent cette semaine. La dernière en date est le fait des deux principaux énergéticiens français : Total et Engie qui annoncent dans un communiqué commun leur association dans le cadre du projet visant à « concevoir, développer, construire et exploiter un écosystème innovant pour la production et le stockage d’hydrogène » dans notre pays.

5 tonnes d’hydrogène par jour

Baptisé  » Masshylia « , qui rappelle les racines latines d’une certaine cité phocéenne, ce nouveau projet porté par Engie et Total doit permettre, dans une première phase, la production 5 tonnes d’hydrogène vert par jour nécessaires aux besoins du processus de production de biocarburants de la bioraffinerie de Total. Une production d’hydrogène à partir d’électricité renouvelable rendue possible par l’installation de fermes solaires d’une capacité globale de plus de 100 MW et d’un électrolyseur de 40 MW. Elle permettra « l’évitement 15 000 tonnes d’émissions de CO₂ par an ».

Créer un hub de l’hydrogène en région Sud

Les deux groupes français, qui ont mis l’hydrogène au cœur de leur stratégie d’entreprises avec en ligne de mire la neutralité carbone à horizon 2050, s’associent donc aujourd’hui dans un projet commun « industriel et reproductible à l’échelle internationale » qui va, selon Philippe Sauquet, président Gas, Renewables & Power de Total, « permettre de développer la filière hydrogène et d’en devenir les leaders ». Le projet Masshylia, qui prévoit une solution de stockage pour gérer l’intermittence de l’électricité solaire, intègre dans sa mise en œuvre « cinq innovations qui préfigurent les solutions de décarbonation de l’industrie, sans aucun précédent en Europe » indique le communiqué. Il utilisera les outils digitaux et numérique pour piloter, optimiser et gérer en temps réel la production de cet hydrogène renouvelable et s’appuiera également sur l’intelligence artificielle pour veiller à la sécurité des installations. Une seconde phase de projet prévoit l’installation de nouvelles fermes solaires pour alimenter l’électrolyseur qui aura la capacité de produire jusqu’à 15 tonnes d’hydrogène par jour. Engie et Total, qui espèrent démarrer le chantier en 2022 et lancer la production en 2024, ont déjà indiqué que la faisabilité du projet était soumis à l’obtention des soutiens financiers et autorisations publiques nécessaires. Les deux énergéticiens ont déjà déposé des demandes subventions au niveau français et européens. En outre, le projet Masshylia a été labellisé comme innovant et d’un grand intérêt pour la région par plusieurs institutions régionales (région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, Métropole Aix-Marseille-Provence, Capenergies pôle de compétitivité).