Le groupe français Total a annoncé ce matin une nouvelle « ambition climat » sur l’ensemble de ses activités mondiales afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 30 ans. Un objectif nécessaire dans un monde bas carbone qui induit une sortie progressive des énergies fossiles.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

« Pour être en phase » avec la société et les ambitions affichées en France, tout comme en Europe, mais aussi avec certains de ses actionnaires, Total, qui se positionne comme un groupe multi-énergies (pétrole, gaz, de l’électricité bas carbone et des solutions de neutralité carbone) affirme dans un communiqué que « sa stratégie bas carbone représente un avantage compétitif créateur de valeur à long terme pour ses actionnaires ». Dans une déclaration conjointe élaborée avec des investisseurs participants à la coalition Climate Action 100+, Total adopte de nouvelles politiques pour atteindre cette ambition à horizon 2050.

Cap sur la neutralité carbone 

« Les marchés de l’énergie évoluent, tirés par le changement climatique, les technologies et les attentes de la société civile. Total s’engage à contribuer activement à relever le double défi consistant à fournir plus d’énergie avec moins d’émissions »  a déclaré Patrick Pouyanné, président-directeur général de Total. Pour y parvenir, le groupe français s’est fixé comme premier objectif d’atteindre la neutralité carbone pour les opérations mondiales de Total en 2050 ou avant. Un objectif qui passe par une ambition de réduction de 60 % ou plus de l’intensité carbone moyenne des produits énergétiques utilisés dans le monde par ses clients d’ici à 2050, soit moins de 27,5 g de CO₂ par mégajoule, soit « l’ambition la plus élevée parmi les majors énergétiques » note Total dans son communiqué, qui ajoute que l’entreprise est déjà « leader parmi les majors pétrolières en matière de réduction de l’intensité carbone moyenne des produits énergétiques vendus, avec une baisse de 6 % déjà réalisée depuis 2015 ». Le « net zéro émissions » en Europe pour l’ensemble de sa production et des produits énergétiques utilisés par ses clients « en 2050 ou avant » est l’ambition affichée par Total qui souhaite s’aligner sur les ambitions climatiques de l‘Union européenne, mais également prendre la route tracée par plusieurs grandes majors pétrolières comme British Petroleum, Rotal Dush Shell, Equinor ou l’espagnol Repsol qui se sont déjà engagées sur cette voie, en se fixant des objectifs de réduction de l’intensité carbone notamment.

Une stratégie basée sur le gaz naturel et les renouvelables

Total souhaite développer son portefeuille pour devenir un acteur international majeur dans les énergies renouvelables. « Le mix énergétique mondial doit évoluer pour répondre aux objectifs de l’accord de Paris » indique le groupe, explicite sa stratégie qui vise notamment à « investir dans l’électricité bas carbone, essentiellement produite à partir de renouvelables ». Le groupe a affirmé son objectif « d’avoir une capacité brute de génération électrique à partir de renouvelables de 25 gigawatts en 2025 », lui qui consacre aujourd’hui 10 % de ses Capex à l’électricité bas carbone et qui compte porter cette part « à 20 % d’ici 2030 ou plus tôt ». Une nouvelle stratégie qui doit également favoriser l’usage du « gaz naturel conjointement avec l’hydrogène et le biogaz, en investissant dans l’électricité bas carbone, essentiellement produite à partir de renouvelables, en ciblant ses investissements sur le pétrole à faible coût et sur les biocarburants ainsi que dans les puits de carbone, notamment les solutions fondées sur la nature et le CCUS (captage, stockage et valorisation de CO₂) ». 

(c)Guillaume PERRIN – TOTAL

Légende : raffinerie de Port Arthur, Texas