Un « corridor d’énergie verte » pour relier la péninsule ibérique à la France

Le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et le Premier ministre portugais Antonio Costa ont trouvé un accord le 20 octobre sur une nouvelle alternative au projet MidCat.

Publié le 21/10/2022

4 min

Publié le 21/10/2022

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La France, l’Espagne et le Portugal se sont entendus hier en début du journée à l’issue d’une réunion organisée entre les trois nations, en marge d’un Conseil européen, pour remplacer le projet MidCat par un nouveau gazoduc afin d’acheminer du gaz et de l’hydrogène vert entre Barcelone et Marseille.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Exit MidCat, le nouveau venu s’appelle le « BarMar ». Il met définitivement fin au feuilleton MidCat qui a occupé bon nombre de discussions dans les couloirs bruxellois. Fortement poussé par l’Espagne, le Portugal et l’Allemagne, le projet Midcat n’avait pas les faveurs de Paris qui n’estimait pas le besoin suffisant au vu des coûts engendrés.  

Trouver une alternative

Lancé il y a presque 20 ans, le projet MidCat (pour « Midi-Catalogne ») prévoyait historiquement la construction d’un gazoduc (de 190 kilomètres)  pour traverser les Pyrénées en partant du nord de Barcelone pour rejoindre l’est de Carcassonne. S’il a plusieurs fois été modifié, avec notamment la perspective de transporter de l’hydrogène à long terme, il a été abandonné en 2019 en raison de son impact environnementale et d’un intérêt économique non avéré. La réunion entre Emmanuel Macron, Pedro Sanchez et António Costa, qui s’est tenue hier aura permis à Paris, Madrid et Lisbonne de trouver un compromis acceptable alors que les trois dirigeants se sont accordés sur la nécessité d’accélérer dans le développement des interconnexions énergétiques transfrontalières et notamment celles facilitant l’accès à des sources et à des voies d’énergie alternatives pour l’Europe, les seules aujourd’hui qui peuvent faire l’objet d’un financement public européen, notamment dans le cadre des projets d’intérêt communautaire (PIC) dont la prochaine vague doit être annoncée en novembre.

Plusieurs projets à (re)mettre en route

« Nous nous sommes entendus pour remplacer le projet MidCat par un nouveau projet, qui s’appellera le corridor d’énergie verte, pour relier la péninsule ibérique à la France et donc au marché européen de l’énergie entre Barcelone et Marseille » a déclaré le chef du gouvernement espagnol à son arrivée à Bruxelles. Les trois dirigeants se sont mis d’accord « sur quatre points » précise un communiqué de l’Élysée. Le projet BarMar, qui prendra la forme d’un gazoduc maritime reliant Barcelone à Marseille, en est le point d’orgue. C’est l’option la « plus directe et la plus efficace » pour relier la péninsule ibérique à l’Europe centrale, est-il indiqué. Il a également été convenu de finaliser les interconnexions de long terme de gaz renouvelable entre le Portugal et l’Espagne, à savoir la connexion de Celourico da Beira et Zamora (CelZa). Les trois dirigeants se sont également entendus sur le fait que toutes ces interconnexions devaient être techniquement adaptées pour transporter bien sûr de l’hydrogène, dans le cadre de la dorsale hydrogène, mais aussi d’autres gaz renouvelables comme le biométhane ou du e-methane. Le transport même de gaz naturel, s’il devra être « limité », n’est pas exclu. Il l’est d’autant moins a rappelé le chef du gouvernement espagnol que l’Europe traverse une crise énergétique et qu’elle aura besoin de gaz naturel, même si c’est « temporaire et transitoire ». Les interconnexions électriques ont également été évoquées lors de cette réunion avec la volonté affichée par les trois pays de finaliser rapidement la nouvelle connexion électrique à travers le golfe de Gascogne et de réaliser une étude des besoins pour accélérer sur l’interconnexion des réseaux électriques en Europe. Le président de la République avait d’ailleurs estimé début septembre que l’UE avait selon lui davantage besoin « d’interconnexions électriques que gazières ».

Les trois dirigeants ont convenu de se retrouver à Alicante le 9 décembre pour lancer officiellement le projet BarMar. D’ici là, plusieurs réunions auront lieu entre les ministres de l’Énergie de la France, de l’Espagne et du Portugal pour travailler sur ce projet et être en mesure de proposer un calendrier de mise en œuvre et des sources de financement adéquates.

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