Près de 20 entreprises européennes françaises, allemandes, portugaises et espagnoles ont annoncé en décembre former une alliance baptisée H2Med Southwestern Hydrogen Corridor, qui vise à créer un marché unique européen de l’hydrogène.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

Cette alliance, qui réunit le Portugal, l’Espagne, la France et l’Allemagne, vise à réunir toutes les conditions techniques et économique pour accélérer et faciliter le déploiement d’un marché unique européen de l’hydrogène en reliant les projets de production, de stockage et de consommation d’hydrogène. Autour des gestionnaires de réseau de transport Enagás, GRTgaz, OGE, REN et Teréga, le corridor H2med est une initiative transnationale visant à relier les réseaux d’hydrogène de la péninsule ibérique au nord-ouest de l’Europe, pour approvisionner le continent en hydrogène renouvelable d’ici 2030 et regroupe une quinzaine d’entreprises parmi lesquelles Elyse Energy, Hydrogène de France, Qair ou Hynamics.

Créer un marché de l’hydrogène compétitif, liquide et paneuropéen

L’alliance pour le corridor H₂ du sud-ouest de l’Europe, c’est avant tout un partenariat technique et industriel qui vise à décarboner des grandes régions industrielles grâce au corridor en créant autour un véritable écosystème fiable et compétitif. Cette collaboration « transversale, multirégionale et multisectorielle sera essentielle pour fournir une base solide à la stimulation de l’offre et de la demande d’hydrogène, en créant les meilleures conditions pour développer des projets stratégiques » écrivent les membres de l’alliance qui précisent que tous les segments de la chaîne de valeur seront concernés, de la production aux usages finaux. Cette alliance doit aussi contribuer à « stimuler les marchés nationaux de l’hydrogène et la décarbonation dans leurs pays respectifs, en créant des incitations pour augmenter les capacités de production et d’absorption et en intégrant l’offre et la demande d’énergie en Europe » rappellent les entreprises membres.

Le premier corridor d’hydrogène de l’Union

Annoncé le 13 décembre lors du sommet Euromed à Alicante, en Espagne, le projet H2med, qui doit relier Barcelone et Marseille et créer « le premier grand corridor d’hydrogène de l’Union européenne » selon le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, a été reconnu officiellement projet d’intérêt commun (PIC) par la Commission européenne. La canalisation sous-marine est dimensionnée pour transporter 2 millions de tonnes par an (MTPA) d’hydrogène renouvelable, soit environ 10 % de la consommation européenne prévue à cette même date, même si l’on sait aujourd’hui que les objectifs de production d’hydrogène européen in situ et ex situ ne seront pas tenus, compte tenu du retard pris par les projets. Un cadre de coopération établi pour H2med mais pas seulement puisque plusieurs autres projets sont concernés : Hy-Fen (liaison hydrogène sud-nord de GRTgaz), HySoW (Teréga), ou encore une infrastructure de transport d’hydrogène renouvelable et bas carbone de 600 kilomètres de canalisations connectées au projet H2med, qui traversera la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie et dont la mise en service est prévue en 2030, mais aussi des dorsales portugaises et espagnoles, en liaison avec les gazoducs d’OGE faisant partie du réseau central.