Une coopération franco-norvégienne pour le CO2

Publié le 18/06/2024

3 min

Publié le 18/06/2024

Temps de lecture : 3 min 3 min

GRTgaz et le géant norvégien Equinor ont annoncé lundi 17 juin un accord pour le développement d’un projet de transport et de stockage géologique de CO2 entre Dunkerque et des sites de stockage en mer du Nord.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

« Ce projet vise à décarboner dès 2029 la zone industrialo-portuaire de Dunkerque et son territoire qui représente en France 20 % des émissions de CO2 de l’industrie, soit plus de 16 millions de tonnes » indiquent dans un communiqué commun GRTgaz et Equinor.

Un partenariat opérationnel

C’est donc une première coopération concrète du partenariat stratégique signé entre la France et la Norvège en janvier dernier qui prévoit notamment un renforcement des collaborations entre les deux pays sur le stockage du dioxyde de carbone (CCUS). Le royaume scandinave est le deuxième pays (après les États-Unis) dans le monde en termes de capacités de stockage de CO2 . Son projet phare, le seul d’ailleurs en activité en Europe, est le projet Northern Lights qui doit permettre de stocker jusqu’à 1,5 million de tonnes de CO2 par an en 2024 et jusqu’à 5 millions à partir de 2026.

De Dunkerque à la mer du Nord

Ce projet prévoit un réseau terrestre de canalisations de 30 km développé par GRTgaz sur la zone industrielle de Dunkerque, où les projets de décarbonation foisonnent, « qui transportera le CO2 capté par les émetteurs industriels jusqu’à une station de compression ». Equinor développera ensuite une canalisation offshore de « grande capacité » jusqu’à des stockages géologiques en mer du Nord. Les deux entreprises collaboreront sur toutes les étapes du projet, qu’il s’agisse d’aspects réglementaires, techniques ou de prospectives. « Les études de faisabilité sont en cours pour un lancement des études d’ingénierie de base dès fin 2024 et une mise en service visée en 2029. »

Un marché à construire

Si, en France, un cadre économique incitatif permettant la création et l’optimisation d’un écosystème intégré de valorisation et de stockage du CO2 à toutes les échelles de la chaîne de valeur est toujours en attente, la stratégie nationale de capture, d’utilisation et de stockage du dioxyde de carbone« complète »  n’a pas encore été publiée. Le gouvernement a cependant lancé fin avril, pour trois mois, un appel à manifestations d’intérêt adressé à tous les acteurs de la filière pour soutenir des actions permettant d’améliorer la connaissance du sous-sol et de favoriser la recherche de capacités de stockage de CO₂ en France. Entre 4 à 8,5 MtCO2 pourraient être captées par an à horizon 2030 et entre 15 et 20 à horizon 2050 selon des estimations réalisées par l’État et les industriels émetteurs dans le cadre de l’élaboration des feuilles de route de décarbonation des 50 sites industriels les plus émetteurs.