GRDF et la communauté des communes de la vallée de Chamonix-Mont-Blanc se réengagent pour la qualité de l’air

Eric Fournier, Président de la Communauté de Communes de la vallée de Chamonix Mont-Blanc et Vice-Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et Sandra ROSSINI, Directrice Territoriale GRDF Haute-Savoie et Pays de Gex

Publié le 01/02/2021

6 min

Publié le 01/02/2021

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Le 19 janvier, la communauté de communes de la vallée de Chamonix-Mont-Blanc (CCVCMB) et GRDF ont annoncé le renouvellement de leur convention pour améliorer la qualité de l’air. Mis en place pour la première fois fin 2017, ce partenariat permet aux habitants des communes de Chamonix et des Houches de bénéficier d’une aide complémentaire à celles délivrées par les services de l’État pour remplacer leur système de chauffage (bois ou fioul) par une chaudière gaz à très haute performance énergétique.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

La qualité de l’air est un enjeu sanitaire et environnemental majeur dans notre pays. Dans la vallée de l’Arve en Haute-Savoie, elle y est particulièrement scrutée. Il faut dire que cette vallée, au relief très encaissé, est particulièrement sensible à la pollution de l’air car elle concentre dans une zone étroite toutes les activités humaines (industrie, transport et urbanisation) et les émissions de polluants qui lui sont associées.

L’air : une problématique majeure

La situation topographique et climatique de cette vallée favorise la concentration des polluants. Selon l’association Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, les plus présents sont « les particules fines (PM10), notamment en période hivernale, les oxydes d’azote (NOx), les hydrocarbures aromatiques polycliniques (HAP) et l’ozone (notamment en période estivale) ». De nombreux outils ont été mis en place depuis une dizaine d’années par la CCVCMB et par la région Auvergne Rhône-Alpes pour lutter contres les gaz à effet de serre et les polluants atmosphériques, comme le le plan climat énergie territorial (PCET) en 2012, un plan dédié à la qualité de l’air et une labellisation en  » territoire à énergie positive  » (Tepos) au niveau régional en 2015 et au niveau national  » territoire à énergie positive pour la croissance verte  » (TEPCV) en 2016. Depuis le 27 janvier, elle est également engagée dans la démarche Cit’ergie soutenue par l’Ademe. À ce jour 207 collectivités sont engagées et 122 ont été labellisées. Si certaines zones dépassent encore dans la vallée les seuils autorisés, globalement la qualité de l’air semble s’améliorer et la moyenne de concentration des principaux polluants réglementés baisse depuis la mise place du plan de protection de l’atmosphère en 2012. La Communauté de communes a d’ailleurs lancé son PPA 2 (2019-2023) l’année dernière, avec deux principales actions à mener : agir sur le mode de chauffage et développer des mobilités alternatives.

Agir sur le mode de chauffage

Dans la vallée, deux polluants réglementés sont particulièrement observés : les PM10 et les NOx. La concentration importante d’oxyde d’azote trouve son origine dans l’important trafic routier sur cette zone ; les PM10 sont émises principalement par le chauffage et majoritairement par le chauffage au bois non performant. Si depuis 2013 l’État et les collectivités locales ont mis en place le fonds air bois à destination des habitants, une prime de 2 000 euros pour fermer les cheminées ouvertes (qui seront interdites au 1er janvier 2022) ou remplacer les vieux appareils de chauffage au bois fermés (poêle, insert, cuisinière), le principal distributeur de gaz français GRDF a signé fin 2017 une première convention avec la la CCVCMB pour accompagner la conversion au gaz des installations fioul, dans les maisons individuelles, à proximité du réseau de distribution. Depuis trois ans, ce partenariat baptisé fonds air gaz par la communauté de communes et la région, a permis la conversion au gaz naturel d’une soixantaine de maisons individuelles, « en remplacement d’un système fioul » nous précise-t-on du côté de GRDF en région. Une opération « très profitable pour la qualité de l’air » indique GRDF, puisque le remplacement d’une chaudière fioul par une chaudière gaz à très haute performance énergétique (THPE) permet « une division par deux des émissions de dioxyde d’azote et une division par cinq des émissions de poussières et de particules fines ». Le distributeur français ajoute que la chaudière THPE permet « de réduire instantanément les émissions de CO2 par deux et plus encore si ce gaz est renouvelable ». En France, la filière du biométhane est très dynamique, sa croissance est exponentielle depuis deux ans. Le territoire de la Haute-Savoie compte quatre unités de méthanisation en injection, la France un peu plus de 200.

Jusqu’à 1 200 euros d’aides supplémentaires 

Pour favoriser cette conversion et alors que le gouvernement a annoncé l’interdiction des chaudières fioul d’ici 2028, cette nouvelle aide pouvant aller jusqu‘à 1200 euros, complémentaire aux aides de l’Etat déjà existantes sous conditions de ressources ( » Ma prim renov’  » et les certificats d’économie d’énergie), proposera à chaque habitant de maisons individuelles qui souhaite optimiser son système de chauffage (bois ou fioul). Les habitants de la vallée pourront donc en faire la demande que ce soit pour leur résidence principale ou secondaire : 400 euros d’aides de la région Auvergne-Rhône-Alpes, 400 euros de la CCVCMB et 400 euros de GRDF au titre du raccordement au réseau. À noter que pour les logements déjà raccordés au réseau de gaz naturel, l’aide ne pourra excéder 1 000 euros. Selon GRDF, le prix moyen d’une chaudière gaz THPE « est de 1400 euros ». À noter également qu’un partenariat entre GRDF et la CCVCMB existe également pour les copropriétés. Mis en place en 2019, le fonds air gaz copropriétés, qui affiche la même vocation que le premier partenariat, soit favoriser la rénovation énergétique des copropriétés avec conversion au gaz, propose une aide de 400 euros par logement versé à parité. Depuis la signature de la convention, « neuf copropriétés ont été converties au gaz, ce qui représente 261 logements » précise GRDF en région Sud-Est.