Wilhelmshaven, le futur plus grand centre d’énergie verte d’Allemagne 

Le futur centre d'énergie verte de Wilhelmshaven verra à la fois la construction d'un terminal d'importation d'ammoniac et d'une usine d'électrolyse de 1 GW pour la production d'hydrogène, capable de fournir environ 300 000 tonnes métriques d'hydrogène, soit 10 à 20 % de la demande prévue pour l'ensemble de l'Allemagne en 2030.

Publié le 10/01/2023

4 min

Publié le 10/01/2023

Temps de lecture : 4 min 4 min

Le fournisseur allemand d’énergie Uniper, la belge Tree Energy Solutions (TES), spécialisée dans la fourniture d’hydrogène vert et Niedersachsen Ports (NPorts), le plus grand opérateur de ports maritimes publics d’Allemagne ont annoncé le 22 décembre le lancement d’une étude visant à construire une nouvelle infrastructure d’importations de gaz renouvelables et bas carbone sur le site de Wilhelmshaven, en Basse-Saxe.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Fin décembre, l’Allemagne a inauguré son premier terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) à Wilhelmshaven, en Basse-Saxe. Après à peine 10 mois de planification et de construction, la première unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU) est déjà opérationnelle techniquement. Elle a accueilli la semaine dernière sa première cargaison de GNL en provenance des États-Unis et sera prête commercialement à la mi-janvier. Avec cette FSRU, l’Allemagne, qui cherche à réduire sa dépendance au gaz russe à tout prix, pourra importer environ 5 milliards de mètres cubes de GNL. C’est sur ce même site qui a vocation à devenir une plateforme d’énergie verte que ce nouveau projet d’infrastructure a été décidé : une jetée dédiée aux gaz renouvelables et bas carbone devrait voir le jour, sous réserve d’une décision d’investissements attendue cette année.

300 millions de tonnes d’hydrogène en 2030

Initié en 2019, le projet de création d’une plateforme d’énergie verte pour l’importation de gaz vert dans le port de Wilhelmshaven en Allemagne affichait l’objectif d’accélérer la transition énergétique en introduisant la circularité du CO2 et en utilisant l’infrastructure énergétique mondiale existante pour fournir aux clients de l’hydrogène vert, du méthane vert et de l’énergie verte, tout en accélérant l’élimination progressive des combustibles fossiles. La crise énergétique a considérablement accéléré les multiples projets autour de cette plateforme. Le projet « Green Wilhelmshaven » prévoit la construction d’un terminal d’importation d’ammoniac vert et d’une usine d’électrolyse de 1 GW pour la production d’hydrogène. L’électrolyseur, combiné au terminal d’importation, serait capable « de fournir environ 300 000 tonnes métriques d’hydrogène, soit 10 à 20 % de la demande prévue pour toute l’Allemagne en 2030 » souligne Uniper. Après l’annonce en avril par le gestionnaire de réseau de transport allemand OGE  et TES  de construire un réseau de transport de CO2, l’étude pour construire un terminal d’importation dédié à l’importation de gaz renouvelable et plus particulièrement d’ammoniac est aujourd’hui lancée.

Une jetée d’importation dédiée aux gaz décarbonés

« Dès 2026, nous ferons du site de Wilhelmshaven l’une des portes centrales de l’énergie verte et propre pour l’Allemagne » a déclaré Olaf Lies, le ministre de l’Économie, du travail et des transports de Basse-Saxe. « Cet investissement fait de Wilhelmshaven la plus importante plaque tournante pour les gaz neutres pour le climat en Allemagne » a souligné de son côté Christian Meyer, ministre de l’Environnement de Basse-Saxe. Objectif pour l’Allemagne : assurer sa sécurité énergétique, mise à rude épreuve depuis le début de la guerre en Ukraine et « dé-fossiliser » son mix énergétique pour ne plus dépendre des combustibles d’importation. Le coût du projet est estimé à 500 millions d’euros. Uniper mènera des études techniques qui devraient lui permettre d’importer environ 2,6 millions de tonnes d’ammoniac vert par an. Jusqu’à six postes d’amarrage pourraient être construits et le terminal sera dimensionné pour accueillir  jusqu’à 20 millions de tonnes de GNL et de gaz naturel électrique (GNE) précise TES. Ce GNE est attendu début 2026 à Wilhelmshaven. Les partenaires prévoient de porter cette capacité d’ici 2030 à 5 millions de tonnes de GNE.

Crédit : TES.